Ce samedi, peu après 19 heures, une quarantaine de membres du collectif « Libérons le Louvre » a pris part à un pique-nique géant sur les pelouses du jardin des Tuileries. Il s’agit de la troisième performance organisée par ce collectif, qui demande au musée du Louvre de mettre un terme à son partenariat avec Total (qui en est l’un des mécènes).

Cette performance s’inscrit dans le cadre d’une campagne lancée par 350.org en janvier dernier, par un appel  signé par 10 000 personnes à ce jour.

Comme un écho aux « piques-niques en blanc » organisés chaque année aux Tuileries, ce « pique-nique en noir » (les convives étaient vêtus de noir et mangeaient des aliments noirs), visait à exposer les conséquences dramatiques des activités de Total pour le climat et l’environnement. À l’occasion de la Nuit des Musées, le collectif entend ainsi faire la lumière sur la réalité de ces liens.

 

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Le pique-nique s’est déroulé en plusieurs tableaux, afin de montrer le double jeu du groupe français. « Le budget de la Fondation Total (par lequel passe le mécénat) est de 10 millions d’euros annuels, alors que le groupe a réalisé un bénéfice de près de 5 milliards d’euros en 2015… », analyse Clémence Dubois, chargée de campagne pour 350.org et membre du collectif “Libérons le Louvre”. Avant de poursuivre « en outre, le don que fait Total à sa fondation est défiscalisé à hauteur de 60 %, alors même que l’entreprise ne paie régulièrement pas d’impôts en France. Sous couvert de mécénat, Total échappe ainsi à l’impôt, tout en exploitant l’image du musée pour sa communication ».

Ce jeudi, le groupe gazier et pétrolier français tient son Assemblée générale annuelle. « Total cherchera à rassurer, en expliquant que les profits gigantesques du groupe ne se font pas au détriment du climat et de notre avenir. Les dirigeants du groupe ne manqueront pas de souligner l’importance des investissements dans les renouvelables. Mais ces derniers représentent en réalité moins de 0,2 % de son chiffre d’affaire annuel. Le partenariat entre le Louvre et Total s’inscrit dans cette stratégie visant à donner l’image d’une entreprise responsable. De ce point de vue, le Louvre soutient Total bien plus que Total ne soutient le Louvre », explique Nicolas Haeringer, porte-parole de 350.org en France et membre du collectif.

(c) Emmanuelle Thiercelin / Divergences

(c) Emmanuelle Thiercelin / Divergences

 

« Nous reviendrons aussi souvent et aussi longtemps que nécessaire », conclut Clémentine, une membre du collectif. À ce jour, le musée du Louvre a refusé d’entendre la revendication du collectif. Suite à des campagnes similaires, mêlant art et militantisme, plusieurs institutions culturelles ont déjà rompu avec l’industrie fossile (parmi lesquelles la Tate Gallery, le festival d’Edimbourg, et le Museum of National History – États-Unis). Et d’autres musées prestigieux dans le monde font l’objet de campagnes similaires, comme le musée Van Gogh à Amsterdam.

 

 

 

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