29/07/2016

Journées mondiales de la jeunesse : des groupes de jeunes exhortent le Vatican à désinvestir dans une lettre adressée au Pape François

Contact : Jenny Zapata López, Coordinatrice des communications internationales de 350.org. jenny.zapata@350.org, whatsapp +521 614 4277692.

 

CRACOVIE, POLOGNE – Dans une lettre ouverte publiée aujourd’hui lors des Journées mondiales de la jeunesse, plus de 120 groupes de jeunes exhortent le Pape François à appeler les organisations catholiques et d’autres institutions à désinvestir des combustibles fossiles et lui demandent de continuer ses efforts pour faire désinvestir le Vatican en rompant les liens financiers de l’institution avec l’industrie des énergies fossiles. Cette lettre a été publiée à Cracovie lors d’une veillée organisée par de jeunes militants qui participent aux Journées mondiales de la jeunesse.

Dans cette lettre, le désinvestissement est présenté « comme un moyen de défaire les intérêts particuliers de l’industrie des énergies fossiles de leur pouvoir politique, qui jusqu’à présent a empêché une véritable législation climatique de voir le jour. » En appelant les institutions à retirer leurs fonds des entreprises de combustibles fossiles pour les réinvestir dans les technologies d’énergie renouvelable et dans une nouvelle économie, « nous orientons le débat sur le changement climatique de façon à l’envisager comme un système global dont nous avons besoin de toute urgence », est-il ajouté.

L’an dernier, en prévision de la visite du Pape François aux États-Unis, près de 90 groupes d’étudiants de toutes confessions ont envoyé une lettre lui demandant de soutenir le désinvestissement des combustibles fossiles sur les campus universitaires tout comme sur son propre « campus », le Vatican. « Nous voulons maintenant transmettre cet appel international lors de l’un des plus grands rassemblements de jeunes dans le monde, car nous sommes la première génération à vivre toute notre vie dans un monde assombri par la crise climatique », déclare Karina Alvarez, organisatrice du mouvement Fossil Free (Zéro Fossile) à l’université Loyola Marymount. « C’est aussi une formidable opportunité pour faire entendre notre message dans le débat pour la justice environnementale et pour rappeler au Vatican l’urgence morale qui va de pair avec le désinvestissement des combustibles fossiles ».

À Cracovie, des militants du désinvestissement ont également animé un atelier pour encourager les participants aux Journées mondiales de la jeunesse à lancer des campagnes de désinvestissement au sein de leurs diocèses et des organisations catholiques en utilisant une nouvelle boîte à outils appelée « Désinvestissement-réinvestissement pour les communautés catholiques ».

Ce mouvement pour le désinvestissement des combustibles fossiles se développe plus rapidement que toutes les autres campagnes antérieures de désinvestissement, y compris celles contre l’industrie du tabac ou contre l’apartheid en Afrique du Sud, selon un rapport de l’université d’Oxford. À l’échelle mondiale, ce sont plus de 530 institutions qui ont désinvesti – des administrations locales et gouvernements jusqu’aux universités et institutions religieuses –, ce qui représente plus de 3 400 milliards de dollars de fonds. Le désinvestissement gagne à nouveau du terrain au sein de l’Église catholique puisque quatre congrégations australiennes ont annoncé ensemble en juin dernier leurs engagements en faveur de ce mouvement et de nouvelles annonces sont attendues lors de la célébration de la fête de Saint François en octobre de cette année.

 

###

 

DÉCLARATIONS

 

« L’industrie des énergies fossiles est l’un de ces chaînons invisibles qui, comme l’a déclaré le Pape François, relient de part en part les nombreuses formes d’exclusion et d’injustice. Désinvestir des combustibles fossiles et réinvestir dans un avenir climatique propre représente un acte concret de solidarité et de justice auprès des populations touchées par les conséquences les plus dramatiques du changement climatique et auprès de ceux qui souffrent de la pollution, de la répression et des déplacements de populations qui sont imputables aux intérêts particuliers d’une industrie cherchant à maintenir ses profits à nos dépens et aux dépens de notre planète ». Fr. Edwin

 

« Nous connaissons les répercussions de la consommation d’énergies fossiles et moralement, cela change tout. Désinvestir des combustibles fossiles, c’est choisir de résister face au pouvoir de destruction et d’être solidaire avec les personnes plus vulnérables sur notre planète. C’est un choix de vie. Désinvestir et réinvestir ensuite dans une énergie propre et renouvelable ainsi que dans une nouvelle économie, c’est une façon de rendre concrètes les valeurs si justement exprimées dans Laudato Si’. Ceux qui vivent dans la précarité énergétique sont ceux qui profiteraient le plus des sources d’énergie non polluantes, durables et décentralisées qui deviennent chaque année de plus en plus abordables. » Neil Ormerod, Professeur de théologie à l’Université catholique australienne

 

« Le désinvestissement envoie un message fort au marché : les entreprises doivent réorienter leurs stratégies pour se tourner vers un avenir sobre en carbone qui garantisse la protection de l’humanité et de toute forme de vie sur la planète. En réorientant les investissements de capitaux vers une énergie sans répercussions sur le climat, les investisseurs contribuent à l’effort mondial d’atteinte des objectifs de l’accord de Paris sur le climat. [Le désinvestissement] des ordres catholiques et les actions similaires en préparation représenteront des modèles à suivre pour les fonds de pension, les fonds souverains, les universités et les autres investisseurs internationaux, ce qui va faire peser la balance financière en faveur de la protection de la planète, de la dignité humaine et d’un développement humain inclusif et durable. » Professeur Jeffrey D. Sachs, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon sur les objectifs du Millénaire pour le développement.

 

 

 

FacebookTwitter